N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-04-27

le méconnu du nord-express

L’imitation virgilienne obéit toujours à une intention précise et poursuit un projet qu’il appartient au lecteur de découvrir à travers l’écart, parfois minime, qui la sépare de son modèle, Homère ou l’un des nombreux autres écrivains (...) auxquels Virgile se mesure tout en leur rendant hommage.
(W.)
La correction des maximes (...) qui se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu dans Poésies II [d'isidore ducasse], ne sont pas de simples retournements ; elles opèrent de véritables détournements de sens, quelquefois à la faveur d'anodins changements de temps ou de ponctuation. Nous nous trouvons ici dans l'espace ténu de ce que marcel duchamp appellera « l'inframince ». La subversion provoquée n'est pas spectaculaire, car elle s'insinue par l'intermédiaire de légères inflexions lexicales ou linguistiques aux limites de la banalité. (...) Ces infimes variations instillées au sein des maximes de ses illustres prédécesseurs sont de véritables [détonations]...
(B.M.)
cf. cf. au fond, virgile, c'est moi
cf. au fond, isidore ducasse, c'est moi

au fond, virgile, c'est moi

Offrir (...) une épopée (...) capable de rivaliser en prestige avec l'Iliade et l’Odyssée, tel est le premier défi que Virgile avait à relever en entreprenant l’Enéide au cours des 11 dernières années de sa vie. (...) Virgile ne cache d’ailleurs nullement son ambition. Au niveau architectural le plus visible (...)
Mais l’émulation avec Homère se manifeste surtout par le nombre considérable des imitations textuelles, dont les critiques s’employèrent très tôt à dresser la liste, cela quelquefois dans une intention maligne, et pour accuser Virgile de plagiat. (...) [Or], loin qu’elle soit servile ou arbitraire, l’imitation virgilienne obéit toujours à une intention précise et poursuit un projet qu’il appartient au lecteur de découvrir à travers l’écart, parfois minime, qui la sépare de son modèle, Homère ou l’un des nombreux autres écrivains, tant grecs que latins, auxquels Virgile se mesure tout en leur rendant hommage. Ce jeu intertextuel presque illimité n’est pas la moindre source de la fascination qu’exerça toujours l’Enéide sur les lettrés.

Le second défi consistait à filtrer l’actualité (...) à travers le prisme de la légende.
(W.)

On faisait ce reproche (...) dans l'antiquité à Virgile, de couper dans la littérature alexandrine tous les passages qui le passionnaient, et ensuite de les coller de façon... faisant un peu sauter l'attention, et créant en effet une difficulté à faire se suivre les phrases qu'on lisait. Cette difficulté c'est une sorte de blanc (...), c'est une coupure (...) où le chiffre permet un peu comme dans les textes sacrés (...) d'avoir une sorte, comme ça, de ponctuation, comme le verset...
(P.Q.)