N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-04-29

l'angle d'oreille

Pour être bon philosophe, il faut être sec, clair, sans illusion.
(S.)
Rien ne me paraît pouvoir résister à cette inclination à tout noircir. Néanmoins, au pessimisme près, c'est le bon angle. Je veux dire que le pessimisme est ici de trop. Il faut se discipliner à penser le pire calmement, sans en tirer d'aigreur ni de théorie. (...) l'enchaînement des causes et des conséquences humaines n'est que la plate expression d'un désir de s'éterniser dans l'illusion. (...) L'idée du pire est un puissant stimulant pour ceux qui sont capables de la supporter.
(G.P.)
Il est inévitable, il est même juste, que nos plus hautes intuitions apparaissent comme des folies, sinon comme des crimes, lorsqu'elles parviennent indûment aux oreilles de ceux qui ne sont ni faits pour elles ni prédestinées à les entendre. (...) Ce qui est nourriture ou rafraîchissement pour [certains] devient presque un poison pour une humanité très différente...
(F.N. — PDBM§30)
Un thèse pourrait être vraie même si elle était nuisible et dangereuse au suprême degré ; il se pourrait même que l'existence est ainsi faite qu'on ne pût que périr de la connaître entièrement, si bien que la force d'un [«]esprit[»] se mesurerait à la dose de « vérité » qu'il serait capable de supporter, au degré où il lui serait nécessaire de la diluer, dissimuler, édulcorer, estomper et fausser.
(F.N. — PDBM§39)

cf. philosophie d'altitude
cf. l'idée philosophe par excellence

l'idée philosophe de clément rosset

philosophie d'altitude

Qui sait respirer l'air de mes écrits sait que c'est un air des hauteurs, un air mordant. Il faut être fait pour y vivre, sans quoi le péril est grand d'y prendre froid. La glace est proche, la solitude effrayante — mais comme les choses y baignent paisiblement dans la lumière! Comme on y respire librement! Combien de choses on y sent au-dessous de soi! — La philosophie, telle que je l'ai toujours comprise et vécue, consiste à vivre volontairement dans les glaces et sur les cimes, — à rechercher tout ce qui dans l'existence dépayse et fait question, tout ce qui, jusqu'alors, a été mis au ban par la morale. Je dois à la longue expérience acquise au cours d'une telle incursion dans les contrées interdites, d'avoir appris à envisager, tout autrement qu'on ne le souhaiterait sans doute, les raisons pour lesquelles on a jusqu'ici « moralisé » et « idéalisé » : l'histoire cachée des philosophes, la psychologie de leurs plus grands noms, m’est apparue sous son vrai jour. — Quelle dose de vérité un esprit sait-il supporter, sait-il risquer ? Voilà qui, de plus en plus, devint pour moi le vrai critère des valeurs. L'erreur (la croyance en l'idéal) n'est pas aveuglement, l'erreur est lâcheté... Chaque acquisition, chaque pas en avant dans la connaissance est la conséquence du courage, de la dureté envers soi, même de la probité envers soi... Je ne réfute pas un « idéal », mais je ne le touche qu'avec des pincettes... Nitimur in vetitum [nous luttons pour l'interdit] : c'est par ce signe qu'un jour ma philosophie vaincra, car jusqu'ici on n'a jamais, par principe, interdit que la vérité. —
(F.N. — EH0§3)

cf. l'angle d'oreille

philosophe=grimpeur

Rappel : ascèse (philosophique) : discipline de vie, ensemble d’exercices physiques et moraux pratiqués en vue d’un perfectionnement « spirituel », autrement dit : éthique.

(O.K.)(R.E.)(I.B.) :: 7'06''::

cf. l'éthique philosophique
cf. au fond, bruce lee, c'est moi
cf. l'espace du temps autour