N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2013-01-29

inégalités (utiles)

... inégaux parce que les uns [se] réalisent (...), à un moment de leur vie, tandis que d'autres sont arrêtés en chemin par des difficultés qu'ils ne parviennent pas à surmonter. Ils se résignent à vivre à moitié. Si une crise salutaire ne vient pas les remettre en mouvement, ils dépérissent. Quand l'angoisse ou la souffrance qui les tient devient trop forte, il n'est pas rare qu'ils essaient d'y échapper en se détruisant ou en faisant du mal aux autres.
À l'inégalité des destins s'ajoutent les inégalités de circonstance, quand se rencontrent deux êtres humains diversement avancés chacun dans sa voie. Celui qui a fait le plus de chemin impressionne l'autre par sa plus forte présence, sa plus grande puissance d'agir, sa façon d'obéir à son propre mouvement.
Ces inégalités-là sont au coeur de notre sensibilité morale. Celui qui se sent inférieur éprouve souvent de la gêne, de la honte ou de la crainte, voire un désir de soumission, lequel peut susciter chez l'autre la tentation de dominer.
Mais le sentiment de son infériorité peut aussi éveiller en lui le désir d'accéder à une forme de vie plus élevée et plus libre. C'est en cela que « l'homme est utile à l'homme », selon Spinoza : ils seront « d'autant plus utiles les uns aux autres, écrit-il, que chacun recherchera le plus utile qui lui est propre ».
(J.-F.B.)

cf. antifuite
cf. de ceux qui rendent content
cf. reître


1 commentaire:

  1. Le quiétisme, c'est l'attitude des gens qui disent : les autres peuvent faire ce que je ne peux pas faire. La doctrine que je vous présente est justement à l'opposé du quiétisme, puisqu'elle déclare : il n'y a de réalité que dans l'action ; elle va plus loin d'ailleurs, puisqu'elle ajoute : l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'après ceci, nous pouvons comprendre pourquoi notre doctrine fait horreur à un certain nombre de gens. Car souvent ils n'ont qu'une seule manière de supporter leur misère, c'est de penser : « Les circonstances ont été contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j'ai été ; bien sûr, je n'ai pas eu de grand amour, ou de grande amitié, mais c'est parce que je n'ai pas rencontré un homme ou une femme qui en fussent dignes ; je n'ai pas écrit de très bons livres, c'est parce que je n'ai pas eu de loisirs pour le faire ; je n'ai pas eu d'enfants à qui me dévouer, c'est parce que je n'ai pas trouvé l'homme avec lequel j'aurais pu faire ma vie. Sont restées donc, chez moi, inemployées, et entièrement viables une foule de dispositions, d'inclinations, de possibilités qui me donnent une valeur que la simple série de mes actes ne permet pas d'inférer. Or, en réalité, (...) Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. Évidemment, cette pensée peut paraître dure à quelqu'un qui n'a pas réussi sa vie. Mais d'autre part, elle dispose les gens à comprendre que seule compte la réalité, que les rêves, les attentes, les espoirs permettent seulement de définir un homme comme rêve déçu, comme espoirs avortés, comme attentes inutiles ; c'est-à-dire que ça les définit en négatif et non en positif.
    (J.-P.S.)

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