N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2013-11-20

s.e.u.l.s.

On est toujours fondamentalement seul, en plus d'être emmerdé.
(O.K.)

On dort les uns contre les autres / On vit les uns avec les autres / On se caresse, on se cajole / On se comprend, on se console / Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde.
On danse les uns contre les autres / On court les uns après les autres / On se déteste, on se déchire / On se détruit, on se désire / Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde.
Mais au bout du compte / On se rend compte / Qu'on est toujours tout seul au monde / Toujours tout seul au monde. (L.P.)(M.B.)

Sauf que, puisqu'on me ramène à zéro, c'est de là qu'il faudra repartir.
(J.-L.G.)

> born(e)
> adopte(z) une philosophie, de quoi réactiver un philosophe

1 commentaire:

  1. " Le but de la fête est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misérables et promis à la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux. C'est pourquoi le primitif a un sens de la fête très développé. Une bonne flambée de plantes hallucinogènes, trois tambourins, et le tour est joué : un rien l'amuse. A l'opposé, l'Occidental moyen n'aboutit à une extase insuffisante qu'à l'issue de raves interminables dont il en ressort sourd et drogué : il n'a pas du tout le sens de la fête. Profondément conscient de lui-même, radicalement étranger aux autres, terrorisé par l'idée de la mort, il est bien incapable d'accéder à une quelconque fusion. Cependant, il s'obstine. La perte de sa condition animale l'attriste, il en conçoit honte et dépit ; il aimerait être un fêtard, ou du moins passer pour tel. Il est dans une sale situation.
    (...)
    Réunis pour s'amuser. C'est la pire des hypothèses. Dans ce genre de circonstances (boîtes de nuit, bals populaires, boums) qui n'ont visiblement rien d'amusant, une seule solution : draguer. On sort alors du registre de la fête pour rentrer dans celui d'une féroce compétition narcissique, avec ou sans option pénétration (on considère classiquement que l'homme a besoin de la pénétration pour obtenir la gratification narcissique souhaitée ; il ressent alors quelque chose d'analogue au claquement de la partie gratuite sur les anciens flippers. La femme, le plus souvent, se contente de la certitude qu'on désire la pénétrer). Si ce genre de jeu vous dégoûte, ou que vous ne vous sentez pas en mesure d'y faire bonne figure, une seule solution: partir au plus vite.
    Réunis pour lutter.(...)
    Réunis pour baiser.(...)
    Réunis pour célébrer.(...)

    La fête sans larmes.

    En réalité, il suffit d'avoir prévu de s'amuser pour être certain de s'emmerder. L'idéal serait donc de renoncer totalement aux fêtes. Malheureusement le fêtard est un personnage si respecté que cette renonciation entraîne une dégradation de forte de l'image sociale. Les quelques conseils suivants devraient permettre d'éviter le pire (rester seul jusqu'au bout, dans un état d'ennui évoluant vers le désespoir, avec l'impression erronée que les autres s'amusent).

    - bien prendre conscience au préalable que la fête sera forcément ratée. (...)
    - toujours prévoir qu'on rentra seul, et en taxi.
    - avant le fête : boire. (...)
    - pendant la fête : boire (...)
    - après la fête: téléphoner pour remercier. (...)

    Enfin, une perspective consolante : l'âge aidant, l'obligation de fête diminue, le penchant à la solitude augmente ; la vie réelle reprend le dessus. "

    Extraits de La fête, Rester vivant et autres textes de M.Houellebecq .
    L.C.


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